Dans un contexte de mutations économiques, technologiques et réglementaires accélérées, les entreprises françaises s’interrogent plus que jamais sur leur capacité à attirer, former et faire évoluer leurs talents. L’enquête à été menée auprès de 841 entreprises françaises et 316 659 salariés, dont 67 926 formés.
2018 : une loi qui libéralise et complexifie le marché
La loi « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel » de 2018 a marqué un tournant majeur en opérant une refonte profonde du système de formation :
- libéralisation de l’apprentissage et ouverture du marché,
- gouvernance repensée avec la création des OPCO et de France Compétences
- monétisation du CPF et accès direct aux formations pour les individus,
- définition élargie de l’action de formation, incluant pleinement la FOAD et les parcours multimodaux,
- introduction de la certification Qualiopi, devenu incontournable pour accéder aux financements publics.
Ces évolutions ont permis une diversification des modalités pédagogiques et un développement massif de formations hybrides ou à distance .
Mais elles ont aussi contribué à un paysage plus concurrentiel, plus exigeant, parfois plus difficile à lire pour les petites entreprises.
Une transformation portée par les transitions réglementaires et technologiques
Selon le Baromètre, 69 % des entreprises identifient les évolutions réglementaires comme facteur majeur d’influence de leur politique formation. La loi de 2018, la réforme de l’apprentissage, l’obligation Qualiopi ou encore l’évolution du CPF ont reconfiguré un marché devenu plus ouvert, plus concurrentiel, mais aussi plus exigeant.
Dans le même temps, 65 % des entreprises déclarent que la transition numérique est l’un des moteurs principaux de transformation. L’intégration d’outils numériques, les nouveaux formats pédagogiques, la montée des usages IA et la nécessité d’adapter les compétences techniques viennent percuter les stratégies formation.
Des démarches formation encore peu anticipées
Plusieurs indicateurs montrent une difficulté persistante à anticiper les besoins en compétences :
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Les entreprises déclarent manquer de visibilité sur l’évolution des métiers à court terme.
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Les besoins d’accompagnement augmentent fortement, en particulier concernant les transitions technologiques et écologiques.
Beaucoup de structures fonctionnent encore dans une logique réactive : elles forment lorsqu’un besoin immédiat apparaît, mais anticipent peu les compétences de demain.
75% des entreprises de moins 50 salariés n’ont pas de plan de développement des compétences formalisé.
Une montée en puissance de la nécessaire transformation digitale de la formation
Bien que le recours à la formation à distance ait fortement progressé ces dernières années en passant de 16% en 2015 à 50% en 2020, les entreprises privilégies encore le présentiel :
- 49% privilégient le présentiel
- 19% le distanciel
- 18% le blended learning
- 15% les actions de formation en situation de travail
Le Baromètre confirme que le digital n’est plus perçu comme une option, mais comme un axe structurant des politiques RH et formation. Pourtant, les pratiques restent hétérogènes : si les grandes entreprises investissent, les plus petites peinent encore à structurer des parcours multimodaux, à former leurs équipes et à intégrer les innovations pédagogiques.
Une inégalité persistante : les TPE restent les grandes oubliées de la formation
Le constat est sans appel : 61 % des salariés des grandes entreprises ont accédé à au moins une formation en 2024, contre seulement 15 % dans les TPE.
La taille de l’entreprise constitue un facteur déterminant de l’accès à la formation. Les TPE manquent de temps, de ressources, de visibilité sur les dispositifs et de capacité à mobiliser des budgets.
Cette fracture rend urgente la mise en place de dispositifs plus accessibles, plus simples, plus accompagnés.
Des entreprises en recherche de solutions d’accompagnement
À travers toutes les réponses, une tendance forte émerge les entreprises demandent plus d’appui et de clarté pour :
- Accéder à des solutions de financements
- Mieux intégrer les dispositifs AFEST
- Définir des stratégies d’abondement du CPF dans leurs pratiques de formation.
- Décrypter les obligations réglementaires
- Mieux connaître les acteurs de l’écosystème emploi formation aujourd’hui très complexe.
Les tendances 2025 mettent en évidence un paysage contrasté : un secteur dynamique, en mutation, mais encore traversé d’inégalités et de fragilités.
Accéder au baromètre du MEDEF “Entreprises et Formation 2025”









